Premier plan, Morgane Desportes
Second plan, Garrance Desportes.
Texte d'octobre, Atelier d'écriture. M.
Je
ne me lasse pas. Je ne me lasse pas de me remémorer tes traits. Tes
courbes. Je vois tout. J'aperçois des images. Et tu m'apparait,
telle un songe, la nuit, ou le jour, puisqu'il faut que le soleil se
lève. Et je suis désormais au delà des mots, au delà de toute
forme de langage. Je me tais. Voleuse, tu dérobes mes mots, capture
et emprisonne mes discours. Je ne suis plus qu'un être inanimé, ton
pantin. Pinnochio n'a qu'à bien se tenir. Ellipse . Tes lèvres. Ta
douceur. Tes mains. Toi. Tes yeux sombres, ou clairs, éternels
fossés où plus d'un sont tombés. Je ne tomberait pas. Le temps
file, emporte tout. Et puis merde, je me casse la gueule.
Je
suis vide. Je suis vide mais emplie d'un saccageur et douloureux
désir de toi. Je te bois. Je suis folle, je crois. Tu me tues. Je
respire encore.
Démon.
Pourrais
tu t'éclipser ? T'envoler, disparaître, partir, t'effacer ,
t'éloigner ? Va t'en !
Va
t'en. Va t'en.
Non,
tu restes. T'es là, omniprésente, et ma terrible existence ne
semble se résumer qu'à toi. Je ne suis plus rien. I'm nothing,
pour les bilingues. Je suis folle, je crois. Et je me perds dans de
vaines espérances. T'attendre. Toujours t'attendre. La vie est un
putain de jeu. M'aimeras tu? Précipice.
Ton
odeur. Tes gestes. Tes complexes. Je suis folle, je crois.
Et
je te dirais bien que je t'aime, mais ce mot a perdu tout sens, il
est creux, sans odeur, sans âme, sans texture. Et moi je t'aime avec
mes cinq sens. Le diable, tu es le diable.
Je
suis folle, je crois.